Cali “Menteur”

Cali “Menteur”

Je ne sais pas toujours quoi penser de Cali, je l’avoue. Pas marrant pour quelqu’un dont le métier est d’avoir (ou de faire mine d’avoir) des convictions sur à peu près tout ce qui se rapporte à la musique. Ce n’est parce que son chat ne le griffe plus que j’ai décidé de le faire (je suis un bon gars) et n’est pas parce qu’il vend beaucoup de disques (plus que son collègue Jean-Louis Murat d’ailleurs) je me fends d’une critique qui porte bien son nom. Cali, je l’ai découvert en juin 2003 lors d’un concert privé, organisé bien avant la sortie de “L’amour parfait”, bien avant le succès et j’ai aimé. Puis est sorti l’album, j’ai moins aimé. Puis je l’ai interviewé pour les besoins d’un magazine, et j’ai aimé le bonhomme, sympa et simple. Puis je l’ai vu au Festival des Inrocks, l’automne dernier, interpréter deux chansons guitare-voix entre les sets de Bloc Party et The Kings of Leon, et je n’ai pas aimé. Enfin je l’ai vu à Belfort (ma ville natale, yeah) tout en sueur, chemise déchirée, prendre son pied sur la scène des Eurocks, et faire mouiller les Eurockéennes-girls tout en se mettant dans la poche les Eurockéennes-boys, forcés de faire profil bas devant ce mec qui ne paie pas de mine mais… mouille la chemise et fait mouiller les filles.

Les vacances passent, la rentrée arrive, les frimas de l’automne sont là et le nouveau Cali aussi. Alors je vous vois venir, bande de perfides qui nous faites l’honneur de vous connecter sur ce putain de site. Vous vous demandez de quel côté la girouette va indiquer, quel est le sens du vent… ou plutôt le sens de ma critique. Le sens de la formule qui fait mouche et les amours qui finissent-mal-en-général vues par Cali-méro, ont toujours ce petit côté jouissif qui repèchait “L’amour parfait”. De plus, on ne peut qu’apprécier l’aspect plus rock de ce deuxième album (“Pauvre garçon”, en duo avec Daniel Darc), qui repositionne le Perpignanais un peu plus loin de la chanson française qui fait rouler les R. Hélas, les vieilles habitudes reviennent parfois (“Pour Jane” ressemble à une vieille chanson à boire made in Quebec). Alors ? J’aime bien cet album. Mais encore une fois, ça ne me retourne pas la tête. Je garde néanmoins le disque par devers-moi, si jamais je rencontrais une fille calipyge et caliphile qui a des problèmes de lubrification. Mais j’ai dans mon nid douillet bien d’autres disques pour me faire bander.

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première publication : samedi 15 octobre 2005

Qui se soucie de moi / Je m’en vais (après Miossec) / Pauvre garçon / Pour Jane / Je sais / Je ne vivrai pas sans toi / Roberta / Menteur / Tes yeux / La fin du monde pour dans 10 minutes / Je te souhaite à mon pire ennemi / Le vrai père

Jean-Marc Grosdemouge