Helena “Azul”

Helena “Azul”

On connaît bien Helena, la ravissante petite sœur de vous savez qui, et animatrice de “Plus vite que la musique.” On se souvient qu’elle enregistra avec Ollano une perle down tempo il y a plus de quatre ans (“Latitudes”). On sait moins qu’elle sortit un album, “Bikini Test”, sur lequel elle chantait des titres de Doriand et reprenait “All shook up” d’Elvis Presley. Un album qui fit peu de bruit en France mais un peu plus au Japon. Elle revient cette année avec “Azul.”

Même si on peu apprécier la douceur et la langueur de ces chansons, on a peu l’impression d’écouter les aventures de “Helena au Brésil”, de même qu’on lisait “Martine à la plage” et “Martine à la neige” quand on était petits. Sa voix est d’une parfaite sensualité, et la belle sait user de ses cordes vocales, c’est à dire en douceur, et sans les user justement. Elle sussure en français sur quatre titres (dont une reprise de “Mon bel andalou”, que chantait Katerine il y a quelques années), mais origines portugaises obligent, la miss Noguerra chante en portugais, des paroles écrites par elle. Oui, mais elle chante comme une carioca de Paris.

Elle ne chante pas sur des standards brésiliens, mais sur les musiques composées pour elles par son petit ami, Katerine. Pour ceux qui ne le connaissent pas encore malgré son tube “Moi je suis dans la merde et je vous emmerde”, le vendéen Philippe Katerine (pas le guitariste de jazz) est une sorte de Beck français, capable de changer d’ambiance en moins de deux, et de s’adapter à sa muse : il a déjà composé des albums pour les Sœurs Winchester et pour Anna Karina.

Partageant sa vie avec Helena, il fallait lui écrire un album, ce fut chose faite et la chose enregistrée en quatre jours dans le studio Tricatel. Studio qui doit son nom au label de Bertrand Burgalat (qui le doit au film “L’aile ou la cuisse.”) C’est aussi sur le label Tricatel aux références ultra kitsch et dont les sorties sont très appréciées des amateurs de lounge easy listening marrant et très second degré, que paraît “Azul” (“bleu”). Mais la caution du prestigieux label de jazz Verve (qui sort l’album en licence) n’est pas un gage que cet album ravira les fans du genre swing, et que ce disque trouvera un écho au delà du cercle de branchés à veste velour orange, qui tentent de copier Ariel Wizmann. Mais c’est un parfait disque d’été, qu’on risque peut être d’oublier une fois septembre et ses frimas sera venu.

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Helena “Azul”, 1 CD (Tricatel/Verve), 2001

première publication : lundi 31 décembre 2001

Jean-Marc Grosdemouge